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jeudi 27 octobre 2016

Laurent Denave, La valeur des Beatles

Laurent Denave
La valeur des Beatles
P.U.Rennes
Æsthetica 
2016

Table des matières


Présentation de l'éditeur
Peut-on encore prendre le risque de déterminer la qualité, l’originalité et la valeur politique des chansons du groupe le plus applaudi de l’histoire du rock ? Tel est le projet de cet ouvrage qui esquisse une évaluation de l’œuvre des Beatles, suivie d'une analyse sociologique de la formation et de la carrière des membres du groupe. Cette analyse met en lumière le lien entre la valeur de leur production musicale et ses conditions de production. Sont ainsi examinés l’apprentissage des deux compositeurs principaux du groupe (Lennon et McCartney), le parcours du combattant pour se faire connaître, leurs conditions de vie et de travail, les contributions artistiques de leur producteur George Martin et de leurs compagnes, Yoko Ono notamment. Il s’agit finalement de répondre aux questions suivantes : la musique populaire, dans sa forme la plus réussie, et la musique savante peuvent-elles être d’égale valeur ? L’œuvre des Beatles a-t-elle marqué l’histoire de la musique occidentale ? Peut-on dire comme le compositeur et chef d’orchestre Leonard Bernstein : « Les Beatles sont les Schubert de notre temps » ?"
Laurent Denave est docteur en sociologie (École des hautes études en sciences sociales) et diplômé en musicologie (DEA, Paris IV-Sorbonne). Il est l’auteur notamment de Les terres fertiles de la création musicale. Les conditions sociales de possibilité d’une œuvre musicale, de Bach à Boulez, Aedam Musicae, 2015.

mercredi 23 septembre 2015

Hyacinthe Ravet, L’orchestre au travail. Interprétations, négociations, coopérations


Hyacinthe Ravet
L’orchestre au travail 
Interprétations, négociations, coopérations 
Vrin
MusicologieS 
2015

Présentation de l'éditeur
Visiter une fabrique orchestrale. C’est le projet singulier que propose cet ouvrage. Il invite ainsi à explorer le fonctionnement de l’orchestre comme un lieu de travail. Au fil des pages, le lecteur y découvrira la manière dont la musique s’élabore au sein d’un collectif composé d’un chef, homme ou femme, de musiciennes et de musiciens.
En pénétrant dans l’atelier où la musique est en-train-de-se-faire, on comprend mieux comment s’élabore une interprétation musicale dans un cadre coopératif. Même s’il s’agit d’un « jeu à plusieurs », il n’en reste pas moins qu’une figure centrale prédominante dirige la performance. C’est en suivant pas à pas les chefs d’orchestre Claudio Abbado, Laurence Equilbey et Claire Gibault, notamment, que sont examinées les interactions qui contribuent à l’édification d’une interprétation. Par l’enquête ethnographique, certains secrets de fabrication sont percés : ceux qui relèvent des relations entre des individualités aux prises avec une action artistique de (re)création.
Contribution majeure à l’analyse de la musique en action, cet ouvrage offre une lecture novatrice des rapports de pouvoir qui s’exercent lors du travail musical collectif. De multiples interactions sociomusicales, teintées de négociations et de coopérations, caractérisent les processus créateurs à l’œuvre … entre autorité négociée et créativité partagée.

mardi 5 mai 2015

Jann Pasler, La République, la musique et le citoyen (1871-1914)


Jann Pasler
La République, la musique et le citoyen(1871-1914)
Traduit de l'anglais
par Johan-Frédérik Hel Guedj
Gallimard
2015

Présentation de l'éditeur
Cette étude, fruit d'une vie de travail dans les archives, s'attache à un sujet profondément original : la dimension musicale de l'identité française et républicaine. Jann Pasler fait remonter cette culture politique qui lie étroitement musique et utilité publique aux fêtes révolutionnaires, mais c'est sur le moment fort des débuts de la IIIe République qu'elle se concentre.
Après la défaite de 1871 devant la Prusse, la France confie à la musique comme à l'histoire le soin d'inspirer la fierté nationale et de projeter un avenir partagé. Dans les divertissements populaires (chorales, harmonies, orphéons, sociétés de musique) comme chez les élites (avec notamment l'essor du modernisme), les pratiques musicales sont censées exprimer les différences et aider à les surmonter.
Pour les Français, la musique revêt une importance à la fois personnelle et sociale. Elle n'enregistre pas seulement souvenirs et traditions, elle contribue à l'être-ensemble. En mettant l'accent sur les tensions fécondes qui se nouent entre esthétique et politique, Jann Pasler apporte une contribution aussi vivante que savante au rôle de la musique en démocratie et au sens qu'elle prend dans la vie de la nation. 
Jann Pasler est professeur de musicologie à l'université de Californie (San Diego). Spécialiste de la musique française, elle partage son temps entre les Etats-Unis et la France. 
 

mardi 5 août 2014

Les Grands Centres musicaux dans le monde germanique (XVIIe - XIXe siècle) , Jean‐François Candoni et Laure Gauthier (dir.)


Les Grands Centres musicaux dans le monde germanique 
(XVIIe - XIXe siècle) 
Jean‐François Candoni et Laure Gauthier (dir.)
Préface de Christophe Charle
PUPS
2014

Présentation de l'éditeur
À partir d’une série d’études et de regards pluridisciplinaires consacrés aux grands centres musicaux du monde germanique, ce livre entreprend d’esquisser une histoire de la musique allemande centrée non pas sur les oeuvres et leurs compositeurs, mais plutôt sur la manière dont la création, la production et, plus généralement, la vie artistiques s’inscrivent dans un espace géographique complexe. Il s’agit de comprendre comment une activité musicale extrêmement riche et diversifiée s’est développée dans cet espace hétérogène et polycentré situé au coeur de l’Europe, au carrefour des influences les plus diverses, et qui ne commencera à réaliser son unité politique et administrative qu’au cours de la seconde moitié du 19e siècle. L’atomisation même de la vie musicale, qui rayonne souvent à partir de cités d’importance moyenne, ne permet pas une approche systématique. Aussi avons‐nous choisi de mettre en regard une série d’études de cas, consacrées à des lieux ayant une valeur exemplaire : Vienne, Berlin, Hambourg, Salzbourg ou Dresde, mais aussi Strasbourg, Zurich, Weimar, Kassel ou Meiningen.
Cette histoire de la musique allemande envisagée à travers les villes et les rapports que les centres urbains entretiennent les uns avec les autres montre combien le développement de la vie artistique a été façonné par le jeu des acteurs politiques, institutionnels, culturels et économiques. Il ne s’agit plus ici d’aborder la musique à travers la notion traditionnelle d’« école nationale », ni de réduire la géographie de l’activité musicale à quelques oppositions schématiques entre centres protestants et catholiques, entre villes administrées par la bourgeoisie et cités aristocratiques. Le livre tente au contraire de rendre compte de ces espaces et de ces villes de façon dynamique, de mettre en lumière les transformations et métamorphoses des lieux, d’expliquer en particulier l’émergence de nouveaux centres musicaux et le déclin de certains autres, depuis l’ère baroque jusqu’à la fin du siècle du romantisme.

vendredi 13 septembre 2013

Olivier Roueff, Jazz, les échelles du plaisir + « site-compagnon » de l'ouvrage

Olivier Roueff
Jazz, les échelles du plaisir
Intermédiaires et culture lettrée en France au vingtième siècle
La Dispute
2013

Présentation de l'éditeur
Jazz, les échelles du plaisir, histoire sociale inédite, accessible et vivante du jazz en France, éclaire l’histoire culturelle du XXe siècle sous un jour nouveau. Il montre comment musiciens, auditeurs et intermédiaires culturels se rassemblent, et parfois se confrontent, pour faire vivre les plaisirs du jazz. Olivier Roueff, sociologue et spécialiste du jazz, raconte les hauts faits des musiciens (de Django Reinhardt à Martial Solal) et les grandes batailles critiques (Hugues Panassié contre Boris Vian, le free jazz…) qui peuplent la mémoire des passionnés. L’auteur analyse la formation des industries culturelles et la « racialisation » de l’érotisme musical, l’invention de la « musique des jeunes » et les rendez-vous féconds ou manqués entre cultures populaires et savantes, les rapports complexes entre développement des politiques culturelles, marchandisation des musiques et défense de l’« authenticité ».
L’ouvrage s’appuie sur des données abondantes et variées, des archives du music-hall à l’ethnographie des jazz-clubs. Il est accompagné d’un site internet qui propose aux lecteurs des compléments d’analyse, ainsi que de nombreux documents textuels, sonores et visuels.
Référence incontournable pour tous les passionnés de jazz, ce livre s’adresse également aux chercheurs, enseignants et étudiants en sciences humaines et sociales, et au grand public au-delà des seuls amateurs de jazz.

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« site-compagnon » de l'ouvrage



mercredi 10 avril 2013

video: Pierre Boulez, La composition chez Proust



video: Pierre Boulez, La composition chez Proust
Séminaire Proust en 2013 d'Antoine Compagnon, Littérature française moderne et contemporaine : Histoire, critique, théorie
Collège de France
02 avril 2013

lundi 10 décembre 2012

Robert Muller et Florence Fabre (dir.), Textes clés de philosophie de la musique

Robert Muller et Florence Fabre (dir.)
Textes clés de philosophie de la musique
Vrin
2012

Présentation de l'éditeur
Depuis l’Antiquité, la plupart des grands noms de notre tradition philosophique ont traité de la musique, lui consacrant parfois des développements importants – sans compter que certains ont été aussi compositeurs. Parmi les questions soulevées par les philosophes, celle de l’objet de la musique reste l’une des plus énigmatique : que la musique dise ou exprime quelque chose a été admis comme une évidence pendant des siècles, mais la nature de ce qu’elle peut ou doit exprimer, ainsi que les moyens appropriés à cette fin, ont donné lieu à des débats assez vifs, auxquels ont pris part musiciens et écrivains au-delà du cercle étroit des philosophes. Ces discussions sur le véritable contenu de la musique font en réalité apparaître une inquiétude sur la possibilité même, pour la musique, d’avoir un contenu. Il n’est pas exagéré de dire que, tout au long de l’histoire de la tradition occidentale, une grande partie des théories de la musique se sont constituées pour répondre à cette question de l’indétermination – apparente ou réelle, menaçante ou salutaire – de son contenu.
Les textes réunis ici, selon les cas peu connus, méconnus ou difficiles d’accès, illustrent les principales étapes de ce débat.
Avec des textes de Aristote, D’Alembert, B. De Schloezer, E. Hanslick, E. T. A. Hoffmann,, Fr.-B. Mâche, F. Nietzsche, Platon, J.-J. Rousseau et W. H. Wacke 
 

dimanche 25 novembre 2012

écouter: Karim HAMMOU, Une histoire du rap en France


les matins- Le rap est-il toujours une... par franceculture
Karim HAMMOU
Une histoire du rap en France
La Découverte
2012

Présentation de l'éditeur
Lorsque rap et hip-hop apparaissent en France au tournant des années 1980, nombreux sont ceux qui n'y voient qu'un phénomène éphémère. Trente ans plus tard, ce genre musical est non seulement bien vivant, mais il fait durablement partie des industries musicales, et la scène rap française est même l'une des plus visibles au niveau international.
Comment le rap est-il né en France et comment s'est-t-il développé ? Qui a tiré profit de la commercialisation de ses chansons ? Pourquoi ce genre musical est-il si étroitement associé aux banlieues ? Qui sont les artistes qui l'ont promu, et en s'appuyant sur quelles ressources ? Pourquoi continue-t-il régulièrement à déchaîner les passions ?
Émaillé de nombreux entretiens réalisés auprès de rappeurs, de DJ, d'animateurs, de professionnels de l'industrie du disque... ce livre décrit comment l'émergence et l'inscription durable du rap en France ont été possibles. En s'intéressant aux artistes, mais aussi aux amateurs, en circulant des MJC des quartiers populaires aux bancs de l'Assemblée nationale, en observant les plateaux de télévision et les radios locales, Karim Hammou montre comment s'est imposée en France une nouvelle spécialité artistique, fondée sur une forme d'interprétation originale, ni parlée ni chantée : rappée.
Karim Hammou est sociologue, membre associé au Centre Norbert Elias (Marseille). Ses recherches actuelles portent sur les rapports de pouvoir dans les industries musicales. Il est aussi l’animateur du blog Sur un son rap : surunsonrap.hypotheses.org

lundi 8 octobre 2012

Catherine Monnot, De la harpe au trombone . Apprentissage instrumental et construction du genre

Catherine Monnot
De la harpe au trombone
Apprentissage instrumental et construction du genre
Préface d’Agnès Fine
P.U.Rennes
2012


Catherine Monnot (EHESS-UTM, centre d’anthropologie sociale) est docteure en anthropologie et enseignante d’histoire-géographie dans le second degré. Elle est l’auteure de Petites filles d’aujourd’hui, l’apprentissage de la féminité, Autrement, coll. « Mutations », 2009.

lundi 24 septembre 2012

Stéphane Dorin (dir.), Sound Factory

Stéphane Dorin (dir.)
Sound Factory
Uqbar et Mélanie Seteun
2012

Présentation de l'éditeur
“D’une révolution à l’autre”. C’est le titre que Jeremy Deller avait choisi pour son exposition au Palais de Tokyo afin de souligner les liens inattendus entre le déclin de l’industrie manufacturière et la naissance de l’industrie musicale.
Les contributions de chercheurs en sciences sociales, réunis ici sous la direction de Stéphane Dorin, et précédées d’un entretien avec Jeremy Deller, prennent toutes au sérieux les musiques populaires, dans leurs dimensions industrielles et commerciales, mais aussi dans leur propension à renouveler les pratiques culturelles, les politiques économiques et les esthétiques.
Révolutionnaires, les musiques le sont donc bel et bien, à la fois par leurs origines lointaines, dans la naissance du capitalisme industriel et commercial au XIXe siècle, et par leur impact, numérique ou non, sur nos manières d’écouter, de voir et de vivre ensemble au début du XXIe siècle. D’une révolution à l’autre, les musiques populaires sont toujours aux avant-postes des transformations sociales à l’œuvre dans les sociétés contemporaines.

Sommaire

  • Jeremy Deller : conversation avec Julien Fronsacq :« J’aime tout ce mélange... »
  • Simon Frith : L’industrialisation de la musique
  • Patrick Mignon : Culture populaire et innovation musicale : les origines industrielles du rock anglais
  • Stéphane Dorin : Deviens une superstar. Démocratie du génie et capitalisme flexible dans la Factory de Warhol
  • Vincent Arquillière : Industrial Music by Industrial People : Factory, le son de l’usine
  • Gérôme Guibert : La notion de scène locale. Pour une approche renouvelée de l’analyse des courants musicaux
  • Philippe Bouquillion : Mutations des industries musicales et actualité des théories des industries culturelles
  • David Hesmondhalgh : La musique et le numérique : au-delà du battage
  • Bibliographie
  • Les auteurs

vendredi 31 août 2012

Fabien Hein, Do it yourself! Autodétermination et culture punk

Fabien Hein
Do it yourself! 
Autodétermination et culture punk
Le Passager Clandestin
2012

Présentation de l'éditeur
En décembre 1976, le fanzine britannique Sideburns publie une illustration sous forme de tablatures présentant trois accords auxquels sont adjointes les explications suivantes : « Voici un accord, en voici un autre, en voilà un troisième, maintenant monte ton propre groupe ». 
Le « Do It Yourself » est ainsi le moyen par lequel cette mouvance culturelle renforce sa capacité d’action (on parlerait aujourd’hui d’empowerement), s’émancipe et, partant, crée son propre modèle économique. Véritable invitation à l’action, cette sociologie historique décrit la possibilité d’un devenir culturel indépendant des systèmes productifs dominants. 
Cet ouvrage propose d’en mesurer les impacts concrets en examinant les parcours d’un certain nombre d’acteurs majeurs de la scène punk rock : des artistes (Buzzcocks, Crass, Fugazi…), des fanzines (Sniffin’ Glue, Sideburns, Profane Existence…) et des labels (Rough Trade, Crass Records, Dischord Records…) devenus de véritables modèles pour l’action.
De manière originale, dans une langue nerveuse et rythmée, Fabien Hein met en lumière une acception de la notion d’entreprise, qui d’instrument de domination des classes populaires devient un modèle de conduite reposant, pour l’essentiel, sur l’inventivité des acteurs et surtout, sur leur détermination à créer. 
Fabien Hein est docteur en sociologie. Il est maître de conférences à l’Université Paul Verlaine de Metz (départements Sociologie et Arts) et chercheur au Laboratoire Lorrain de Sciences Sociales (2L2S). Ses travaux de recherche portent sur les cultures populaires. Actuellement, il s’intéresse plus spécifiquement à l’entrepreneuriat culturel.Il a déjà publié Ma petite entreprise punk. Sociologie du système D, aux éditions Kicking Books, et deux ouvrages aux éditions Irma, en coédition avec Mélanie Seteun : Le monde du rock. Ethnographie du réel, et Hard Rock, Heavy Metal, metal. Histoire, cultures et pratiquants, en 2004.

mardi 14 août 2012

25 ANS DE SOCIOLOGIE DE LA MUSIQUE EN FRANCE, TOME 1 et TOME 2



25 ANS DE SOCIOLOGIE DE LA MUSIQUE EN FRANCE,   TOME 1 et TOME 2
Sous la direction de Emmanuel Brandl, Cécile Prévost-Thomas et Hyacinthe Ravet
L'Harmattan
2012


jeudi 29 mars 2012

Laurent Denave, Un siècle de création musicale aux États-Unis. Histoire sociale des productions les plus originales du monde musical américain, de Charles Ives au minimalisme (1890-1990)

Laurent Denave
Un siècle de création musicale aux États-Unis.
Histoire sociale des productions les plus originales du monde musical américain, de Charles Ives au minimalisme (1890-1990)

Contrechamps
2012


Présentation de l'éditeur

Cette histoire de la musique américaine replace les différents courants et genres musicaux dans leur contexte économique et social. Elle ne se limite pas aux compositeurs, de Charles Ives à John Adams, mais inclut les différentes formes de musique populaire, depuis la chanson engagée jusqu’au jazz, en passant par les comédies musicales de Broadway. Laurent Denave analyse les tensions entre une sphère savante tôt divisée entre des créateurs originaux et des compositeurs conservateurs ou académiques, et une sphère populaire dominée par les critères commerciaux et davantage faite pour le peuple que par lui. Que ces critères commerciaux s’introduisent à l’intérieur de la musique savante, c’est précisément ce que l’auteur montre à travers différents exemples historiques, qui conduisent à la musique répétitive, assimilée ici à la révolution conservatrice qui eut lieu sur le plan politique.

Laurent Denave souligne à quel point le critère de la modernité musicale aux États-Unis est lié à la capacité d’autonomie des compositeurs et comment – à partir de la figure isolée de Charles Ives, qui fonda sa propre compagnie d’assurances et composa durant son temps libre – cette autonomie a tenté de se structurer socialement à travers différentes institutions, dont l’Université a finalement été l’une des plus importantes. Mais il montre aussi comment cette modernité a été tout au long du siècle aux prises avec les diverses formes de conservatisme et de populisme, ainsi qu’avec les intérêts commerciaux de l’industrie musicale. L’analyse sociologique des conditions mêmes de la musique savante fait apparaître l’exclusion de certaines catégories sociales. 

Fondé sur une documentation impressionnante, écrit d’une plume alerte et vivante, cet ouvrage nous permet de traverser de façon originale une histoire encore mal connue, et jamais présentée ainsi dans son ensemble dans un ouvrage français.

Laurent Denave est diplômé de l’Université de Bourgogne et de Paris-Sorbonne (Paris IV). Il prépare actuellement une thèse de Doctorat sur Charles Ives à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales.

lundi 19 mars 2012

Hyacinthe Ravet, Musiciennes. Enquête sur les femmes et la musique


Hyacinthe Ravet  
Musiciennes 
Enquête sur les femmes et la musique
éditions Autrement
2011

Présentation de l'éditeur
Si les femmes sont majoritaires à apprendre la musique dans les écoles et conservatoires, et nombreuses parmi les enseignants, les métiers de l’interprétation sont parmi les moins féminisés. L’entrée des femmes sur la scène musicale s’est démocratisée au XXe siècle, mais les obstacles demeurent.
Dès lors, quelle place pour les femmes interprètes aujourd’hui ? Comment se faire accepter dans une pro- fession dominée par les hommes ? Les réponses apportées dans cette enquête se nourrissent de nombreux témoignages de musiciennes et musiciens, et nous invitent à repenser certaines idées préconçues : après tout, pourquoi mettre sa fi lle à la fl ûte plutôt qu’au tuba ?
Musique savante ou populaire, en termes de parité, tout reste à faire.
 Hyacinthe Ravet est maître de conférences à l’université Paris-Sorbonne. À la fois sociologue et musicienne, elle a publié de nombreux articles sur la place des femmes en musique.

samedi 17 mars 2012

Michael H. Kater, Huit portraits de compositeurs sous le nazisme

Michael H. Kater
Huit portraits de compositeurs sous le nazisme
Traduit de l’anglais par Sook Ji et Martin Kaltenecker
Contrechamps
2012

Présentation de l'éditeur

Dans ce livre qui complète une série d’études menées sur la culture durant l’époque nazie, l’historien Michael Kater suit le parcours de huit compositeurs très différents les uns des autres, auscultant le comportement d’artistes qui avaient déjà, au moment de l’avènement de Hitler en 1933, une réputation dans la sphère musicale allemande et internationale. Son étude minutieuse, qui s’appuie sur une documentation en partie inédite, d’une exceptionnelle richesse, suit la trajectoire de personnalités qui choisirent ou bien la collaboration et l’opportunisme, ou bien la résistance et l’exil. Dans la première catégorie, les deux compositeurs postromantiques, Strauss et Pfitzner, s’accommodèrent du pouvoir nazi au nom de la grande tradition germanique ; Hindemith partageait cette position, mais le modernisme qu’il avait incarné sous la République de Weimar suscitait un rejet qui le contraignit finalement à l’exil. Orff et Egk saisirent l’occasion de faire carrière et de représenter la nouvelle Allemagne par leurs œuvres et leur activité. À l’opposé, Schoenberg et Weill, qui étaient juifs, prirent immédiatement le chemin de l’exil. Hartmann, enfin, cessa de composer, restant à l’écart de la vie publique jusqu’à la fin de la guerre.
Ces huit destins croisés mettent cruellement en jeu les rapports entre l’esthétique et la politique, sur fond de lutte entre les Anciens et les Modernes.


Philippe Albèra

« Dans un domaine qui vient tout juste de commencer à éliminer les différentes couches de déformations et de désinformations […], Kater a le grand mérite d’avoir mis en lumière de nouveaux faits et de leur avoir donné une interprétation honnête et précise ». Notes

« Comment agissent les artistes face à la tyrannie, et comment la créativité peut-elle se développer sous le fascisme ? […] Ce dernier volet de la trilogie sur la musique et les musiciens sous le Troisième Reich s’efforce d’examiner de près chacune des personnes étudiées […] Ce qui est particulièrement captivant, c’est la manière dont le livre décrit la bureaucratie nazie pour ce qui concerne l’art et la culture avant, pendant et juste après la Deuxième Guerre mondiale. » Music Educators Journal

« Le nouveau livre de Kater, la troisième et la meilleure de ses études sur la musique allemande sous le Troisième Reich, étudie le destin de huit compositeurs pendant le nazisme et les premières années de la période d’après guerre […] Cet ouvrage, fondé sur une quantité impressionnante de  nouvelles recherches, ne cesse de nous instruire ». Gordon A. Craig, Université de Stanford

« Félicitations à Michael Kater d’avoir résisté à la tentation de passer du blanc au noir et d’avoir brossé ses portraits dans le spectre étendu, donc éclairant, des gris. » Richard Taruskin, Université de Californie, Berkeley

« Une étude judicieuse et extrêmement instructive de huit compositeurs qui furent les victimes, les complices, et parfois les deux, du Troisième Reich. » Peter Paret, Institut d’études avancées, Université de Princeton



Composers of the Nazi Era – Eight Portraits a reçu le Prix Wallace K. Ferguson de la Canadian Historical Association.


L’auteur
Michael H. Kater est professeur émérite chargé de recherches en histoire au Centre des Études allemandes et européennes, Université de York.

vendredi 21 janvier 2011

revue Volume – What You See Is What You Hear n° 02

Présentation de l'éditeur

Le second numéro de la revue d'art contemporain spécialisée sur le son est consacré à la problématique de la voix et de l'oralité (performance vocale, poésie sonore, diffusion radiophonique, le langage dans l'art conceptuel, etc.), dans ses dimensions esthétique, poétique et/ou politique.
Au sommaire : monographies (Anthony McCall par Daniele Balit, Vittorio Santoro par Daniel Kurjakovic, Loreto Troncoso Martinez par Kathy Alliou, Benjamin Seror par Elfi Turpin, Anna Barham par Vanessa Desclaux), analyses (Radiotopie par Manuel Cirauqui, De la poésie verbivoco-visuelle à la spatialisation des mots par Audrey Illouz, An evening of poetry and other inspiring speeches par Franck Leibovici), entretien avec Mathieu Copeland, focus sur Artur Zmijewski, interventions (Marcelline Delbecq, Christian Alandete)...
Bilingue et semestrielle, Volume se présente comme la première revue d'art contemporain spécialisée sur le son. Ni revue musicale, ni revue d'art sonore, Volume envisage le son du point de vue des arts plastiques.
Si l'histoire des relations entre le son et l'art n'est pas récente, ces dernières années ont vu se multiplier œuvres, expositions, publications et autres événements dont le contenu esthétique et théorique témoigne d'un intérêt croissant pour ce médium et la diversité de ses usages. À travers un large éventail de contributions critiques et artistiques, Volume entend constituer une plate-forme d'observation et d'analyse de cette dynamique, tout en veillant à la replacer dans une perspective historique. 

jeudi 9 décembre 2010

La pensée de Gilles Granger Sous la direction d'Antonia Soulez et Arley Moreno

La pensée de Gilles Granger
Sous la direction d'Antonia Soulez et Arley Moreno
Hermann
2010


Présentation de l'éditeur


En étendant le concept d' "œuvre" du signe à la connaissance, Gilles-Gaston Granger a su redéfinir l'activité philosophique. En effet, selon lui, un "fait épistémologique" n'est pas seulement un "fait de science" ; il concerne non seulement le devenir de la science mais également la vie humaine dans son ensemble. L'enjeu de son travail a donc été avant tout de définir la tâche et les objectifs de la "discipline philosophique", notamment dans son rapport à l'histoire des sciences et au concept de science, car, comme il le démontre, "le scientifiquement connaissable dépend exclusivement des déploiements de la pensée formelle". Granger a ainsi fait porter sa réflexion sur l'émergence du formel à partir de la théorie aristotélicienne de la science, tout en renouvelant sous le nom de "topique comparative" une méthode dont le spectre, couvrant l'histoire de la géométrie depuis Euclide, s'étend jusqu'à Russel et Carnap. S'appliquant également à la linguistique et aux sciences humaines, sa pensée contraste ainsi avec la démarche exclusivement historique de son prédécesseur au Collège de France, Martial Guéroult.
Pour présenter cette pensée aux multiples facettes et dont les répercussions se sont fait sentir dans des domaines d'activités très divers, il était donc souhaitable de réunir différentes contributions de philosophes, scientifiques et musiciens : Guilherm Carvahlo, Philippe Lacour, Arley R. Moreno, Michel Paty, Joëlle Proust, Antoine Ruscio, Houria Sinaceur, Norma Claudia Yunez Naude, Anne Sedès, Antonia Soulez, Horacio Vaggione. Presque tous les thèmes de la pensée formelle de de Gilles-Gaston Granger sont abordés dans le présent volume : le rôle de la pensée formelle et ses liens avec le symbolisme dans les sciences, les sciences humaines et la philosophie ; le style et la pensée de la création dans la science comme en art ; la manière dont se présente, notamment dans la musique, l'opératoire dans la constitution de systèmes d'objets... Ce livre est ainsi une invitation à découvrir la pensée de ce grand épistémologue français, disciple de Bachelard et surtout de Cavaillès.

jeudi 21 octobre 2010

Sociologies de la musique. Relectures et voies nouvelles, L'Année sociologique Vol. 60, 2010/2

Sociologies de la musique
Relectures et voies nouvelles

L'Année sociologique
Vol. 60, 2010/2




Table des matières

Sociologies de la musique. Relectures et voies nouvelles

Études réunies et présentées par Hyacinthe Ravet et Bruno Brévan

H. Ravet et B. Brevan – Introduction

H. Ravet . – Sociologies de la musique

E. Pedler . – Les sociologies de la musique de Max Weber et Georg Simmel : une théorie relationnelle des pratiques musiciennes

P.-M. Menger. – Y a-t-il une sociologie possible de l’œuvre musicale ? Adorno et au-delà

A. Hennion. – La question de la tonalité : retour sur le partage nature/culture. Relire Lévi-Strauss avec des lunettes pragmatistes ?

J.-L. Fabiani . – Live at the Village Vanguard. Le paradoxe de l’écoute enregistrée du jazz

C. Prevost-Thomas. – Note de synthèse bibliographique : Les nouvelles perspectives en sociologie de la musique



Mécanismes sociaux et simulation.

Éléments d’un débat

N. Berger. – Sociologie analytique, mécanismes et causalité : histoire d’une relation complexe

M. Forsé et M. Parodi. – Low Levels of Ethnic Intolerance Do Not Create Large Ghettos

A. Kirman. – A Comment on "Low Levels of Ethnic Intolerance Do Not Create Large Ghettos" by M. Forsé and M. Parodi

M. Rolfe. – A Comment on "Low Levels of Ethnic Intolerance Do Not Create Large Ghettos" by M. Forsé and M. Parodi


Note de lecture


Analyses bibliographiques générales

jeudi 16 septembre 2010

Guy Lelong, Révolutions sonores, de Mallarmé à la musique spectrale


Guy Lelong
Révolutions sonores
de Mallarmé à la musique spectrale

Editions mf
2010










Présentation de l'éditeur
En incitant l'écrivain à ne plus se plier à un sens préalable pour se laisser guider par les caractéristiques mêmes du langage, Mallarmé a retourné la littérature. Ce retour nement est ici expliqué à partir d'une analyse de la Prose pour des Esseintes, dont toutes les énigmes sont pour la première fois levées.
Courant artistique majeur de ces dernières décennies, la musique spectrale a accompli un renversement analogue en cessant de développer la musique à partir de motifs thématiques, pour plutôt la générer à partir de la physique même des sons. Principa lement expliquée ici à partir des Espaces acoustiques de Gérard Grisey, cette révolu tion conceptuelle a conduit les protagonistes de ce courant à élargir le champ musical à l'ensemble du champ sonore dont il n'appréhendait jusque-là que des parties.
En incitant l'artiste à déduire ses travaux des contextes où ils prennent place, la notion d'in situ, telle qu'elle a été conceptualisée par Daniel Buren, a inversé la relation que les oeuvres d'art entretiennent avec leurs lieux de présentation. Ce renversement est ici importé au domaine sonore afin de répertorier les différentes modalités de la musique in situ.
Ainsi, ces trois conceptions de l'art, ayant respectivement cédé l'initiative aux mots, aux sons et au site, apparaissentelles relever d'un même retournement de la pensée dont cet essai s'attache à montrer les transformations qu'il induit sur le champ artistique. Les oeuvres déduites des propriétés de leur médium ou de leur contexte tendent en effet à redistribuer les représentations de la " réalité " auxquelles elles se réfèrent, et à déplacer la distinction habituellement reçue entre auteur et destinataire.
L'étude de ces trois renversements permet ensuite à l'auteur d'exposer un nouveau modèle d'intégration du texte à la musique, qui pourrait être exploité par d'autres que lui. Ce modèle, qu'il a notamment expérimenté lors de ses collaborations avec le compositeur Marc-André Dalbavie, consiste moins à mettre le texte en musique qu'à le déduire de sa destination musicale. Les différents champs abordés au cours de cet ouvrage s'articulent donc suivant une progression qui, construisant d'abord un parallèle entre texte, musique et contexte, les fait finalement se rencontrer.