lire des mangas à l'adolescence
Christine Détrez
Olivier Vanhée
Bibliothèque publique d'information
2012
Présentation de l'éditeur
Il suffit de prononcer le mot manga pour que surgissent toute une série
de représentations : des yeux écarquillés et des silhouettes japonaises,
des minijupes avec socquettes et des exosquelettes, le club Dorothée et
les jeux vidéo… On imagine aussitôt des adolescents enfermés dans leur
chambre à feuilleter des opus au papier de mauvaise qualité, au risque
de devenir incultes, voire asociaux et violents. Peut-on d'ailleurs les
appeler « lecteurs », ces jeunes qui délaisseraient ainsi les livres, ou
même la bande dessinée franco-belge, soudain auréolée d'une légitimité
qui lui a, également, longtemps été refusée ?
Comprendre ce qui pousse un adolescent ou une adolescente à lire des mangas aujourd'hui oblige à procéder en deux temps. Tout d'abord, le manga « s'encastre » parfaitement dans la « culture jeune » : il s'insère dans toute une constellation d'intérêts, dont la musique, la sociabilité, le numérique, les pratiques amateurs. Mais le manga est aussi le support d'appropriations savantes ou concrètes (apprendre à dessiner, s'habiller, etc.), éthiques et identificatoires. La lecture devient alors une façon de gérer les expériences passées, de faire travailler de manière imaginaire les schèmes de son expérience personnelle, d’apprendre à exprimer les émotions, et de participer à la construction de soi comme fille ou comme garçon. Bref, au-delà du manga lui-même, c’est le ressort des pratiques de lecture adolescentes que cette enquête met en lumière.
Comprendre ce qui pousse un adolescent ou une adolescente à lire des mangas aujourd'hui oblige à procéder en deux temps. Tout d'abord, le manga « s'encastre » parfaitement dans la « culture jeune » : il s'insère dans toute une constellation d'intérêts, dont la musique, la sociabilité, le numérique, les pratiques amateurs. Mais le manga est aussi le support d'appropriations savantes ou concrètes (apprendre à dessiner, s'habiller, etc.), éthiques et identificatoires. La lecture devient alors une façon de gérer les expériences passées, de faire travailler de manière imaginaire les schèmes de son expérience personnelle, d’apprendre à exprimer les émotions, et de participer à la construction de soi comme fille ou comme garçon. Bref, au-delà du manga lui-même, c’est le ressort des pratiques de lecture adolescentes que cette enquête met en lumière.
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