écouter: Svetlana Alpers, à propos de son ouvrage Tuilages
La Suite dans les idées par Sylvain Bourmeau, 27.06.2015
Svetlana Alpers
Tuilages
Traduit par Pierre-Emmanuel Dauzat
Editions de la revue Conférence
2015
Présentation de l'éditeur
Svetlana Alpers est l’auteur d’une bonne dizaine de livres d’histoire
 de l’art traduits dans le monde entier, qui l’ont imposée sur la scène 
internationale par la nouveauté et l’audace d’une démarche alors peu 
courante dans le domaine de l’histoire de l’art, mêlant étude 
matérielle, esthétique et iconographie.
Tuilages est un livre unique dans l’histoire de l’histoire de 
l’art : échappant aux règles de la discipline, ce n’est ni un livre de 
Mémoires ni un récit, mais un genre d’autoportrait en mouvement 
démultiplié, librement inspiré d’auteurs chers à l’écrivain, sur le 
thème du regard sur autrui et sur soi comme manière d’être au monde.
D’abord historienne, Svetlana Alpers a le goût des « fenêtres sur les
 toits » qui ouvrent des perspectives inattendues et réécrivent les vies
 qu’on a cru vivre. Dès lors, on ne s’étonnera pas que ce soient les 
hasards de la vie qui servent de déclic aux méditations en zigzags. 
Fille du prix Nobel d’économie Wassily Leontief et de la poétesse 
Estelle Marks, elle cultive les effets d’optique pour livrer un 
autoportrait en creux qui en dit plus long sur les autres que sur soi. 
L’ouvrage est en même temps un tombeau à la mémoire d’un autre historien
 d’art — Michael Baxandall —, sans doute l’un des plus grands depuis 
Panofsky. Dans la déclinaison savoureuse des regards sur le monde (les 
choses, les tableaux, les livres, la cuisine, les rues, d’un continent à
 l’autre), les allusions au regard sur l’absent et au regard de l’absent
 peuvent se lire comme la justification de toute une vie consacrée au 
regard « à distance ». À ce titre, Tuilages est le livre d’une vie et restera l’un des documents les plus singuliers sur la construction du regard et sa psychologie.

 
 
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