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lundi 27 avril 2015

Dario Gamboni, La destruction de l’art. Iconoclasme et vandalisme depuis la Révolution française

Dario Gamboni
La destruction de l’art
Iconoclasme et vandalisme depuis la Révolution française 
Presses du réel
2015

Présentation de l'éditeur
Traduit de l'anglais par Estelle Beauseigneur (titre original : The Destruction of Art – Iconoclasm and Vandalism since the French Revolution, Reaktion Books, 1997).
La Destruction de l'art est le premier livre à examiner de façon systématique l'iconoclasme et le vandalisme au cours de la période contemporaine. Cette ambition est née de la chute des « monuments communistes » à partir de 1989, qui a démontré que, même en Europe, l'iconoclasme n'appartenait pas au passé. L'étude propose une vue d'ensemble, au plan international, des attaques portées contre des œuvres d'art et des biens culturels, et recherche ce qu'elles ont en commun et ce qui les différencie, en s'appuyant sur les données empiriques et les apports de plusieurs disciplines, dont la sociologie, la psychologie et la criminologie. À l'aide d'études de cas permettant de saisir la complexité des situations et la multiplicité des acteurs, l'enquête aborde aussi bien les destructions dues à des autorités et aux propriétaires des œuvres que le « vandalisme embellisseur » des architectes et urbanistes et que les agressions, anonymes ou revendiquées, ayant lieu dans l'espace public et à l'intérieur des musées. Attentive aux enjeux que représentent les explications, justifications et interprétations de ces actes, elle examine les changements apportés à l'iconoclasme par le « culte du patrimoine » et la condamnation politique et morale du « vandalisme », ainsi que le rôle croissant des moyens de communication et leur développement technique. Une attention particulière est apportée aux rapports paradoxaux liant l'évolution de l'art moderne à l'iconoclasme, des appels avant-gardistes à faire « table rase » de la tradition aux rejets d'œuvres contemporaines dont on prétend les avoir prises pour des déchets. L'ouvrage interroge les liens existant entre cette histoire récente et les grands épisodes iconoclastes anciens, de la « querelle des images » byzantine à la Réforme et à la Révolution, et traite du rôle renouvelé de la religion.
Devenu un classique depuis sa publication en anglais en 1997, traduit en allemand et en espagnol, La Destruction de l'art paraît avec une bibliographie mise à jour et une préface inédite. À l'heure où l'iconoclasme artistique prospère et où les attaques contre le patrimoine culturel sont des armes politiques de première importance, il peut aider à en comprendre la généalogie et la logique.
Professeur d'histoire de l'art à l'Université de Genève, Dario Gamboni (né en 1954 à Yverdon, Suisse) est l'auteur de très nombreuses études sur l'art du XIXe au XXIe siècle, entre autres La Plume et le pinceau – Odilon Redon et la littérature (Les Editions de Minuit, 1989), Paul Gauguin au « centre mystérieux de la pensée » (Les presses du réel, 2013), La destruction de l'art – Iconoclasme et vandalisme depuis la Révolution française (Les presses du réel, 2015) et Images potentielles – Ambiguïté et indétermination en art moderne (à paraître). Il a collaboré à plusieurs expositions, dont Iconoclash: Beyond the Image Wars in Science, Religion, and Art (ZKM, Karlsruhe, 2002), Une image peut en cacher une autre – Arcimboldo – Dalí – Raetz (Galeries nationales du Grand Palais, Paris, 2009) et Damage Control: Art and Destruction since 1950 (Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, Washington, 2013).
 
 

dimanche 3 novembre 2013

Dario Gamboni, Paul Gauguin au « centre mystérieux de la pensée »

Dario Gamboni
Paul Gauguin au « centre mystérieux de la pensée »
Les Presses du réel
2013


 
 
Présentation de l'éditeur
Un grand livre abondamment illustré qui renouvelle l'étude de Gauguin, en mettant en lumière la cohérence qui relie l'ensemble de la production du peintre, basée sur son exploration des rapports entre perception, cognition et imagination, et qui relie ses intérêts pour la psychologie, l'ethnologie, l'histoire des religions et les sciences naturelles, sans oublier l'art de tous les temps et de toutes les cultures.
Vers la fin de sa vie, Gauguin reprochait aux impressionnistes d'avoir cherché « autour de l'œil et non au centre mystérieux de la pensée », identifiant ainsi le but et le lieu de sa propre recherche. Mais qu'entendait-il au juste par « centre mystérieux de la pensée » ? C'est ce que cette étude entreprend de découvrir grâce à un examen de première main de l'ensemble de son œuvre, aussi bien céramique et sculpté que peint, dessiné, gravé et écrit. Il en résulte une compréhension profondément renouvelée d'un artiste qui comparait son art au langage symbolique de Jésus et distinguait les initiés de ceux pour qui « le livre est cacheté ». Une cohérence inaperçue relie ainsi l'ensemble de sa production, des débuts comme « peintre du dimanche » – voire de l'enfance péruvienne – aux « dessins-empreintes » et aux spéculations philosophiques du dernier séjour polynésien. Elle repose sur l'exploration par Gauguin des rapports entre perception, cognition et imagination, ainsi que sur sa curiosité vorace pour la psychologie, l'ethnologie, l'histoire des religions et les sciences naturelles, sans oublier l'art de tous les temps et de toutes les cultures. Le regard aiguisé de l'artiste découvre en effet dans l'art non occidental ce qu'à propos des tapis persans il appelle « un dictionnaire complet de cette langue de l'œil qui écoute ». Ce langage non verbal permet à Gauguin de produire un « sens parabolique à deux fins » à l'aide d'une « abstraction » qui, loin de poursuivre un idéal aniconique, vise l'ambiguïté et la polysémie visuelles. C'est ainsi que l'océan d'un paysage breton révèle une effigie de l'artiste, que l'enceinte d'un lieu sacré tahitien recouvert de végétation tropicale met en scène la polarité sexuelle et le processus de génération, et qu'une tête de nouveau-né se métamorphose en divinité marquisienne en passant par un rocher anthropomorphe.
« Le creuset de Gauguin est le cerveau », écrivait en 1896 Jean Dolent. C'est à s'en approcher qu'invite cet ouvrage écrit dans un style exigeant mais limpide. En plus de renouveler l'étude de Gauguin, il montre comment dépasser l'alternative du formalisme et de l'iconographie en mobilisant rigoureusement les facultés associatives du sujet perceptif pour atteindre et interpréter la part « suggestive » de l'art.
Professeur d'histoire de l'art à l'Université de Genève, Dario Gamboni (né en 1954 à Yverdon, Suisse) est l'auteur de très nombreuses études sur l'art du XIXe au XXIe siècle, entre autres La Plume et le pinceau – Odilon Redon et la littérature (Les Editions de Minuit, 1989), Paul Gauguin au « centre mystérieux de la pensée » (Les presses du réel, 2013), La destruction de l'art – Iconoclasme et vandalisme depuis la Révolution française (Les presses du réel, à paraître en 2014) et Images potentielles – Ambiguïté et indétermination en art moderne (Les presses du réel, à paraître en 2014). Il a collaboré à plusieurs expositions et été commissaire adjoint de Une image peut en cacher une autre – Arcimboldo – Dalí – Raetz (Galeries nationales du Grand Palais, Paris, 2009).