Julie Bawin
L'artiste commissaire
Entre posture critique, jeu créatif et valeur ajoutée
Archives contemporaines
2014
Présentation de l'éditeur
la
figure de l’artiste commissaire s’est imposée au gré d’une histoire
longue et complexe qui tient tant aux diverses stratégies déployées par
les créateurs qu’aux transformations progressives du paysage
institutionnel de l’art
En
1970, dans les réserves du Musée d’art de la Rhode Island School of
Design à Providence, Andy Warhol prépare avec ses collaborateurs le
troisième volet de l’exposition Raid the Icebox. Loin de son
personnage de dandy aux cheveux platinés et au visage fardé, le pape du
Pop art est montré dans un rôle que l’on connaît peu de lui et que
pourtant bien des artistes après lui assumeront : celui de commissaire
d’exposition.
Aujourd’hui, nous sommes habitués à ce que des plasticiens, des écrivains, des cinéastes, des stylistes, et même des joueurs de football, soient invités à mettre en scène des œuvres conservées dans un musée. Nous ne sommes pas davantage surpris de voir des artistes exposer leurs pairs, diriger des manifestations artistiques internationales, s’associer à des curateurs de profession ou, à l’inverse, être les commissaires de leurs propres expositions. L’artiste serait-il devenu un nouveau professionnel de l’art ou, comme l’aurait dit Marcel Broodthaers, un « administrateur culturel » ? À vrai dire, les choses sont plus complexes car cette figure de l’artiste commissaire, désormais si influente, reste profondément ancrée dans un système de valeurs et d’exigences qui, depuis la fin du XIXe siècle, oscille entre le compromis et la transgression, entre le souci d’être à la fois dans l’institution et hors d’elle.
La visée du présent ouvrage est précisément de montrer comment la figure de l’artiste commissaire s’est imposée au gré d’une histoire longue et complexe qui tient tant aux diverses stratégies déployées par les créateurs qu’aux transformations progressives du paysage institutionnel de l’art. Cette histoire était d’autant plus importante à écrire qu’elle ne révèle pas seulement une évolution du statut de l’artiste et du métier de commissaire, mais un phénomène plus large qui pose la question de l’exposition comme méta-œuvre et, plus encore, comme lieu et instrument de pouvoir.
Docteur en histoire de l’art contemporain, Julie Bawin enseigne à l’Université de Liège et à l’Université de Namur. Auteur de plusieurs publications sur le monde de la collection et des collectionneurs (La collection au temps du japonisme en 2007, L’œuvre-collection en 2009) elle a aussi signé de nombreux textes, dossiers et catalogues d’exposition sur la création plastique actuelle.
Aujourd’hui, nous sommes habitués à ce que des plasticiens, des écrivains, des cinéastes, des stylistes, et même des joueurs de football, soient invités à mettre en scène des œuvres conservées dans un musée. Nous ne sommes pas davantage surpris de voir des artistes exposer leurs pairs, diriger des manifestations artistiques internationales, s’associer à des curateurs de profession ou, à l’inverse, être les commissaires de leurs propres expositions. L’artiste serait-il devenu un nouveau professionnel de l’art ou, comme l’aurait dit Marcel Broodthaers, un « administrateur culturel » ? À vrai dire, les choses sont plus complexes car cette figure de l’artiste commissaire, désormais si influente, reste profondément ancrée dans un système de valeurs et d’exigences qui, depuis la fin du XIXe siècle, oscille entre le compromis et la transgression, entre le souci d’être à la fois dans l’institution et hors d’elle.
La visée du présent ouvrage est précisément de montrer comment la figure de l’artiste commissaire s’est imposée au gré d’une histoire longue et complexe qui tient tant aux diverses stratégies déployées par les créateurs qu’aux transformations progressives du paysage institutionnel de l’art. Cette histoire était d’autant plus importante à écrire qu’elle ne révèle pas seulement une évolution du statut de l’artiste et du métier de commissaire, mais un phénomène plus large qui pose la question de l’exposition comme méta-œuvre et, plus encore, comme lieu et instrument de pouvoir.
Docteur en histoire de l’art contemporain, Julie Bawin enseigne à l’Université de Liège et à l’Université de Namur. Auteur de plusieurs publications sur le monde de la collection et des collectionneurs (La collection au temps du japonisme en 2007, L’œuvre-collection en 2009) elle a aussi signé de nombreux textes, dossiers et catalogues d’exposition sur la création plastique actuelle.
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