L'intermittence au travail
Une sociologie des marchés de la pige et de l'art dramatique
Economica
2013
Présentation de l'éditeur
Le travail se précarise et l’emploi s’émiette. De contrats aidés
en intérim, de temps partiel en CDD, les dispositifs et les statuts se sont
multipliés pour alimenter un mouvement qui amène un nombre toujours plus grand
de travailleurs à un univers d’embauches raccourcies. Sur le modèle des mondes
de l’art, on leur donne parfois le nom d’intermittent : aux
intermittents du spectacle s’ajoutent ainsi les intermittents de la recherche,
de l’écriture, de l’enseignement, de la restauration, du journalisme... Tous
sont confrontés à l’incertitude quant à leurs rémunérations, leur temps de
travail, voire la possibilité de demeurer présents sur le marché du travail ou
de concilier vies personnelle et professionnelle. Apparaissent finalement des
turbulences dans les carrières : comment construire une trajectoire longue
à partir d’engagements brefs ?
L’étude conjointe des comédiens intermittents et des journalistes
pigistes y apporte une réponse. Elle montre ce que l’intermittence fait au
travail, et comment elle travaille les destins individuels. S’éclairent ainsi
les principes d’organisation des parcours marqués par la discontinuité. Les
marchés des comédiens et des pigistes ne se révèlent ainsi anarchiques qu’en
apparence. La domestication des mondes de l’intermittence demeure possible,
même si elle ne prend pas partout la même forme.
Olivier Pilmis, Agrégé de sciences sociales et
docteur en sociologie, chercheur post-doctorant au Centre de Sociologie
des Organisations et chercheur associé au Centre d'Etudes Sociologiques
et Politiques Raymond-Aron.
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