Kafka en colère
Collection Fiction Et Cie
Seuil
2011
Présentation de l'éditeur
Et si Kafka pratiquait la critique
sociale la plus radicale? S’il s’était attaché à la question du pouvoir,
notamment sous sa forme la plus invisible : le pouvoir symbolique ?
S’il avait cherché à nous aveugler par des narrations qui soient des
sortes de pièges ?
L’hypothèse ici
développée est qu’il prit d’abord conscience du sort tragique des Juifs
de langue allemande dans la Prague du début du XXe siècle ; puis,
élargissant et comparant différentes situations d’humiliation
socialement autorisées, il fut amené à réfléchir aussi sur la domination
masculine et sur l’emprise des colons blancs dans les colonies
européennes. Mais, pour cela, il semble qu’il travailla ses récits comme
de véritables leurres.
Telle est
l’interprétation des fictions de Kafka qui est proposée ici :
l’invention révolutionnaire d’un « narrateur-menteur » qui renverse tout
le processus de la lecture identificatoire.
Curieusement,
ce n’est pas dans la littérature qu’on peut trouver des réponses à ces
questions, mais bien plutôt dans l’ethnologie allemande, que, en tant
que Pragois germanophone, il connaissait bien.
La
recherche minutieuse de Pascale Casanova nous fait découvrir un Kafka
inédit et combatif, ethnologue et enquêteur, dénonçant sans relâche
toutes les formes de la domination avec cette sorte de rage inlassable
et invisible qui le caractérise. Elle éclaire les raisons profondes de
la colère de Kafka.
Pascale Casanova enseigne la littérature à Duke University. Elle est l'auteur au Seuil de Beckett l'abstracteur. Anatomie d'une révolution littéraire (1997), de La République mondiale des lettres (1999, et « Points » n° P607, édition revue et corrigée), qui a été traduit dans une douzaine de langues et sous sa direction Des littératures combatives. L'internationale des nationalismes littéraires aux Éditions Raisons d'agir en 2011+
Jacques Dubois, Un Kafka qu'eût aimé Bourdieu: en colère
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