Vincent Robert
Le temps des banquets
Politique et symbolique d'une génération (1818-1848)
Publications de la Sorbonne
2010
Présentation de l'éditeur
On s'est beaucoup moqué des banquets politiques, de « cette éloquence  d'automne semée autour de tables bourgeoises et arrosée de vins du cru »
(Lamennais). Comment prendre au sérieux en effet ces agapes, à nos  yeux si prosaïques en pleine exaltation romantique, mais aussi  ridiculement effusives dans une époque qui vouait un culte à la  rationalité politique ? Et pourtant, aujourd'hui encore, chacun sait que  la cause immédiate de la révolution de Février 1848 fut l'interdiction  par Guizot d'un banquet réformiste, celui du XIIe  arrondissement de la capitale. Bon nombre de contemporains en restèrent  perplexes : comme nous, ils n'arrivaient pas à comprendre comment une  décision apparemment anodine avait pu avoir de telles conséquences.
Aussi fallait-il reconstituer une histoire qui n'a jamais été écrite,  celle d'une forme disparue du répertoire politique. Le banquet n'est si  étrange à nos yeux que parce que nous avons indûment valorisé Gavroche  et Tocqueville, la barricade et le parlement. Décrire les banquets, pour  d'abord mieux comprendre la sociabilité du premier XIXe  siècle, et reconstituer la culture politique de toute une génération,  qui savait jouer des symboles et de l'implicite, et qui, après la  Révolution et le despotisme napoléonien, cherchait sa voie dans une  période décisive pour l'apprentissage de la liberté et de la démocratie.  Puis faire toute sa place à un imaginaire dont nous avons oublié la  richesse et les multiples enjeux. C'est, en définitive, s'interroger sur  la nature même du lien politique, au-delà des discours et des  institutions.
(PDF 92 KB)  
(PDF 105 KB)  
(PDF 42 KB)  
 Vincent Robert enseigne l'histoire politique et culturelle du XIXe  siècle à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

 
 
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire