Gwenaëlle Bauvois, Le Pinceau et la Médaille.

Dans cette belle recherche en sociologie de l'art sur le peintre finlandais Edelfelt, Gwenaëlle Bauvois a "combiné des concepts de Bourdieu avec des concepts de Becker." (mail de G.B.)

Le blog de Gwenaëlle Bauvois
Gwenaëlle Bauvois, Le Pinceau et la Médaille. Les réseaux coopératifs d’Albert Edelfelt dans le champ artistique français. 1874-1905, Joensuu University Press, Joensuu, 2007 (Finlande). ISBN 978-952-9800-50-6
Cet ouvrage propose une analyse sociologique de la carrière du peintre finlandais Albert Edelfelt en France, entre son arrivée à Paris en 1874 et sa mort en 1905. Cette recherche part du postulat selon lequel le succès, ou d’ailleurs le non succès d’un artiste, ne peut être expliqué par la simple possession de ‘génie’. En effet, Edelfelt, comme tout artiste, a été tributaire des conditions sociales, matérielles et historiques dans lesquelles il se trouvait, oscillant irrémédiablement entre la quête de l’art pur, le Pinceau, et la nécessité de reconnaissance sociale, la Médaille.
Au XIXe siècle, Edelfelt a connu la gloire et les honneurs en France mais de nos jours le peintre y est largement méconnu, tout en restant une véritable icône nationale en Finlande. Cette recherche aborde le parcours d’Edelfelt, avec une démarche clairement sociologique et critique, introduisant le point de vue d’un chercheur français sur l’une des figures majeures de l’art finlandais. L’approche théorique proposée combine à la fois le concept de ‘champ’ de Pierre Bourdieu et celui de ‘réseau coopératif’ de Howard Becker, permettant ainsi d’analyser la carrière d’Edelfelt sous un angle différent et de mettre à jour des éléments nouveaux. Edelfelt est présenté non seulement comme un ‘prodige’ de la peinture, mais plus encore comme un être éminemment social et animé de stratégies. Artiste cosmopolite issu de la haute société et doté de ressources sociales et culturelles importantes, Edelfelt fut largement avantagé dans la course vers le succès. En plus de cela, le peintre finlandais a su créer en France un vaste ensemble de réseaux sociaux, notamment au niveau artistique, professionnel et amical, qui l’a concrètement aidé à atteindre cette renommée qu’on lui connaît à présent dans son pays natal. Cette recherche démontre donc de quelle manière et par quels processus s’est socialement construit le succès artistique d’Edelfelt en France.
Gwenaëlle Bauvois est chercheuse-doctorante au département de sociologie, Université de Joensuu, Finlande.
gwenaelle.bauvois@joensuu.fi, gwenaelle.bauvois@yahoo.com
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(Gilbert Quélennec, merci à G.B. pour l'info)